Les fondations sont maintenant bien avancées, ce fut long, pénible et froid pour Olivier, mais il a presque terminé. Il faisait 5°C dans la grange et -5°C dehors.
Papy Yves nous a prêté sa bétonnière dont il avait bricolé (son surnom, Papy bricoleur...) le moteur, pour passer à un moteur de machine à laver,
électrique, sans dégagement de gaz (pour le travail en intérieur, c'est mieux...) et moins bruyant (qu'est ce que tu dis????).
Voici la responsable des travaux:
Olivier ayant creusé de 50cm, il peut aisément faire un hérisson et une chape épaisse. Il a commencé par monter les murets qui soutiendront l'isolant
en paille (le long des murs existants) et les cornadis (mur de séparation intérieur).
La base de ces murets est faite en béton classique, mais la partie supérieure a été coulée avec du ciment naturel fabriqué seulement dans le Puy de Dôme http://www.vicat.fr
Voici les explications prises sur wikipedia:
Le Ciment prompt est techniquement un ciment obtenu par une cuisson de 1000 à 1 200 °C de calcaires contenant de 23 à 30 % d'argile et dont la prise s'effectue en dix ou vingt minutes. Le plus souvent, c'est un ciment naturel, provenant de la simple cuisson d'une gangue ayant naturellement les bonnes proportions de calcaire et d'argile. La pierre, à la sortie du four, reste quelque temps à l'air et absorbe de l'humidité, puis elle est blutée, conservée en silos et ensachée.
Historique (source http://www.batirama.com/suites-articles/suites-articles/S1-Quand-les-materiaux-repondent-aux-defis-ecologiques.html )
Le béton fut inventé par les Romains, il y a plus de 2000 ans et le liant appelé également ciment était de la chaux vive issue de la cuisson de calcaire. De grands monuments comme la
coupole du Panthéon de Rome, les fondations du Colisée ou le Pont du Gard peuvent témoigner de la durabilité du béton romain…puis progressivement ce béton sombra dans l’oubli du Moyen Age, au
profit du bois, puis de la pierre. Il fallut attendre 1500 ans, en 1812, pour que Louis Vicat (1786-1861) chargé de la construction du pont de Souillac sur la
Dordogne, réfléchisse à la pérennité des piles de ce pont, dont les assises sont tributaires d’un fleuve aux eaux torrentielles. A cette époque, la construction se réalise en pierres hourdées à
la chaux grasse mélangée à du tuileau… Louis Vicat est dubitatif vis-à-vis de cette technologie et réfléchit à un autre matériau…et se penche sur celui que
les romains ont utilisé avec succès pendant plusieurs siècles et qui est aujourd’hui oublié ! Cinq ans plus tard, Louis Vicat perce le secret du ciment romain
et invente le ciment artificiel, dont la recette est toujours d’actualité : à savoir la cuisson à 1450 °C d’un mélange de 80 % de calcaire et de 20 % d’argile, aboutissant ainsi au constituant de
base du ciment : le clinker. Les ciments modernes comportent en outre des constituants secondaires, comme du laitier de hauts fourneaux, des cendres volantes, des calcaires…dans les proportions
normalisées de la norme NF EN 197-1-Ciments.
Le ciment prompt a longtemps été utilisé pour fabriquer des pierres factices de ciment moulé (de 1820 à 1920 environ). Il est aujourd'hui utilisé comme ciment à sceller, comme adjuvant naturel
dans les enduits de chaux et pour fabriquer des moulages d'art.
Résistance
La résistance est caractérisée par une classe de résistance normale (32.5, 42.5, 52.5) correspondant à la valeur minimale de la résistance à la compression à 28 jours, exprimée en MPa ; ou une classe de résistance au jeune âge (32.5 R, 42.5 R, 52.5 R), garantissant en plus une valeur de résistance à la compression à 2 jours (R comme rapide).
Olivier a donc commencé par faire un coffrage pour couler le béton armé :
Puis une fois sec, il démonte le coffrage pour le remonter plus haut pour couler le ciment prompt naturel :
En prenant garde à passer des tuyaux pour l'aération du hérisson dans le béton armé et pour l'électricité dans le ciment prompt :
Le long des murs en pierre de la grange, Olivier a glissé des plaques de liège entre deux longueurs de ciment prompt à la verticale pour éviter les
ponts thermiques, puisque le muret en ciment prompt ne consitue pas une isolation et comme il sera en continuité avec la chape végétale, il y aurait un gros pont thermique sans les plaques de
liège.
Les valeurs pour le dosage sont les suivantes (si j'ai bien compris ce que m'a dit mon homme):
Ciment Lafarge -> 350kg/m3 (sèchage en heures)
Sable 50L
Gravier 50L
1 sac ciment 35kg
Hauteur variable pour égaliser partout (eviron 30cm)
Ciment prompt -> 550kg/m3 (attention sans retardateur, sèche très rapidement en 10 à 20 minutes)
Sable 50L
Gravier 50L
Prompt 55kg
30cm de hauteur partout, 20cm de largeur
Les plaques de liège ont été achetées à http://www.ecobio-materiaux.fr/ à Feytiat (87), comme
d'autres produits que nous allons acheter par la suite (bloc de pierre ponce par exemple), mais ceci est une autre histoire...